Volcardent

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scunindar
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Re: Volcardent

Message par scunindar »

Un super chapitre de "blabla" ! reprendre l'univers Mario et y ajouter du réalisme et ton propre imaginaire est toujours aussi bon !
Mady a écrit :Un petit feu devait crépiter au loin car elle pouvait sentir de la tisane bouillir dans une marmite
On ne pourrait imaginer un réveil plus agréable...
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lucas rosa
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Re: Volcardent

Message par lucas rosa »

scunindar a écrit :Un super chapitre de "blabla" ! reprendre l'univers Mario et y ajouter du réalisme et ton propre imaginaire est toujours aussi bon !
Mady a écrit :Un petit feu devait crépiter au loin car elle pouvait sentir de la tisane bouillir dans une marmite
On ne pourrait imaginer un réveil plus agréable...
La il marque un point :D:
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lol
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Mady
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Re: Volcardent

Message par Mady »

Attention, la consommation de tisane peut vous transformer oniriquement en voleur de choux.

Chapitre 8 : Marché conclu ?

Mitsuki s’était installée au sommet d’un arbre afin de pouvoir réfléchir à ce qui devait se produire le lendemain. Au fond d’elle, elle n’était pas inquiète, elle était au contraire perdue dans une profonde lassitude et solitude que même Yosushi ne pouvait combler. Sa discussion avec Cyornis et le grand chef lui restait en tête et elle ne cessait de se dire que, si Robin avait été là, il aurait déjà trouvé une solution à ce problème. D’autant plus qu’elle ne savait pas à quoi s’attendre. Pour le moment sa solitude lui tenait compagnie. Son hybris restait en retrait, silencieux devant les sentiments qui pesaient sur la conscience de sa propriétaire.

Mitsuki sortit quelque peu de ses pensées lorsqu’elle entendit les battements d’ailes et le bruit d’une branche grinçant sous le poids d’un animal. Un ventrardent était venu se percher près d’elle. Et pas n’importe quel ventrardent : c’était Cyornis.

La jeune femme tourna sa tête vers l’oiseau bleu qui tenait entre son bec une étoffe de couleur brune. Il la déposa délicatement dans ses mains osseuses comme s’il s’agissait d’un vêtement fait de soie. Pour se donner de l'assurance, il se raclât la gorge :

- Comme j’ai remarqué que votre veste était en lambeaux, je me suis permis de demander à l’un des tisserands de vous en confectionner une nouvelle.

Il tendit le vêtement que Mitsuki accepta de recevoir sans hésiter.

- Merci, c’est très gentil de votre part.

- C’est du lin. C’est une matière a la capacité de retenir la chaleur en Hiver et la capacité de respirer en été. Mais le meilleur reste qu’il ne se déforme pas au fil du temps.

- Pourquoi me donnez-vous ceci en cadeau ? Le fait que vous acceptiez de me donner une chance afin d’être digne de l’œuvre de Robin est on ne peut plus suffisant, vous savez.

- Vous m’intriguez. Je pensais, en vous offrant ce habit, que je pourrais en apprendre plus sur vous et que, si nos avis convergent, nous pourrions devenir amis.

Typique des ventrardents, se dit Mitsuki, toujours aussi franc. S’en suivit un long silence gênant où aucun d’entre eux ne voulaient prendre la parole. Les plumes de Cyornis se firent frémissantes en signe de nervosité.

- Vous avez les papillons qui virevoltent ? demanda l’oiseau.

- Hein ?

- Les papillons qui virevoltent. C’est une expression signifiant que vous êtes perturbée. C’est l’épreuve de demain qui vous préoccupe ? Oh rassurez-vous, ce n’est pas ça qui pourra arrêter un descendant du premier roi.

- Ce n’est pas ça qui me préoccupe. C’est… C’est tout ça. Tous ces petits éléments qui s’accumulent et qui finissent par peser jusqu’à ce que cela devienne insupportable. Il y a peu de temps j’ignorais qu’il existait encore des ventrardents, non pire, je n’ai jamais pris la peine d’aller vérifier. J’ai préféré me concentrer sur ma petite personne et sur mes problèmes plutôt que de savoir ce que ressente et vive les autres. Et je continue encore maintenant. A cause de tout ça, j’ai l’impression de ne servir à rien.

- Vous ne pouviez pas savoir.

- J’aurais dû le savoir ! Je suis de descendance royale et je ne suis même pas fichue de connaitre chaque citoyen de ce royaume. Je devrais le savoir.

- Personne n’est omniscient. Je pense que vous devez prendre conscience que vous n’êtes pas toute puissante malgré ce que l’on puisse penser de vos pouvoirs.

- Pouvoirs que je ne contrôle plus seule depuis que j’ai battu le mage noir. C’est devenu une malédiction qui me ronge de l’intérieur et que je ne peux éviter.

- Vous ne pouvez pas l’éviter ou vous avez peur de l’affronter ?

- Touché, répondit-elle après un instant de réflexion. Oui j’ai peur, j’ai peur de ne plus être moi-même si je fais face à cet hybris.

- Personne ne peut sortir d’un combat sans en être changer. Mais n’avez-vous pas penser que vous pouviez en ressortir plus forte ?

- C’est plus compliqué que cela ne parait.

Elle lui expliqua comment l’hybris fonctionnait. Il prit un moment pour réfléchir puis lui répondit :

- Pour moi, vous n’avez que trois options. La première serait de pendre le draggadon par les cornes et contrôler cet hybris par la force s’il le faut. La seconde serait d’abandonner votre pouvoir en le fragmentant comme l’a fait votre grand-père et laisser les choses couler puisque vous êtes corrompue. De plus, d’après ce que vous m’avez dit, le royaume champignon a déjà son héros.

- Et la troisième ?

- La troisième, ce serait comme la seconde sauf que vous le refilez à quelqu’un. Un héritier en quelque sorte.

Un héritier, hein ? Mitsuki ne pouvait s'imaginer avoir un héritier. Elle n'avait jamais terminé son apprentissage, alors former un apprenti. Elle pensa alors à petit Luigi mais elle se ravisa rapidement. Il était encore trop petit et, même s'il advenait qu'il puisse un jour savoir se servir correctement de cette puissance, cela serait un travail de longue haleine. Or le temps lui manquait et elle refusait de faire peser de lourdes responsabilités sur les épaules du jeune garçon alors qu'elle ne respectait pas les siennes. Fragmenter ses artefacts ? Ça, c'était hors de question. Grâce à son grand-père, elle savait le prix à payer pour ce genre de processus. En plus, rien que d'imaginer des morceaux d'orbe noir circulant à travers le royaume, ça la faisait frissonner.

- Je crois que je n'ai plus vraiment le choix à présent, avoua-t-elle. Je crois que je vais devoir faire face à cet hybris.

- Si vous gardez la tête froide et les jambes en mouvement, rien ne pourra vous arrêter, j'en suis convaincu, lui assura l'oiseau.

- Elle lui sourit et déposa ma main sur celle osseuse de Cyornis. Ce dernier ne put empêcher ses plumes de frémir.

- Merci infiniment, déclara Mitsuki avant de lui serrer gentiment la main.

Sur ce, elle descendit de l'arbre et se mit à réfléchir à un plan d'attaque. Les actions de l'hybris étaient imprévisibles et il pouvait faire preuve de malice lorsqu'il le souhaitait. Dans ces cas-là, comment l'amener à se dévoiler et à le rencontrer ? Elle ne pouvait envisager une attaque surprise étant donné qu'il semblait sentir ses intentions envers lui bien avant qu'elle n'ait eu le temps de bouger. Puis, elle se rappela ses rêves. Si brouillons et pourtant si réels. Peut-être que, si elle arrivait à rendre ses rêves assez lucides, elle pourrait parvenir à lui, l'approcher et potentiellement le dompter. L'ennui, c'est qu'elle n'était pas prête à aller se coucher; le soleil était encore bien haut dans le ciel. Elle devait trouver une parade.

Elle entra donc dans la cabane d'Aviceda et s'installa confortablement dans le lit. Elle avait souvenir des longues heures passées sur sa chaise à écouter Enoki parler et les somnolences que cela provoquait chez elle. Si elle y mettait du sien, elle se rappellerait sans doute ses ennuyeuses leçons.

Alors qu'elle tentait de se remémorer son cours sur l'importance de la fluidité thaumique dans tout processus magique, la tête plumeuse d'Aviceda apparue au bord de la mezzanine.

- Votre rencontre avec le chef vous a épuisé ? demanda-t-elle avec curiosité.

- Non mais je pense que dormir pourrait résoudre un de mes nombreux problèmes, répondit la jeune fille en tournant la tête vers sa logeuse.

- Si fait, dormir résout pas mal de problèmes mais pas celui qui vous attend le lendemain. Je vous conseille de vous lever trois heures avant que l'épreuve ne commence, sinon vos muscles ne seront pas à leur maximum. D'ailleurs, comment va votre dos ?

- Mieux et je vous en remercie grandement. Je pense que je serais en meilleure forme une fois que je me serais reposer.

- Dans ce cas, j'ai exactement ce qu'il vous faut.

Elle se laissa glisser de l'échelle et entreprit à fouiller dans diverses boites où elle en sortit feuilles et fleurs séchées. Puis elle versa de l'eau dans un petit chaudron. Elle éminça et déposa ensuite ses plantes dans un mortier qu'elle se mit à broyer à l'aide du pilon. Lorsque de la fumée sortit de la marmite, elle y déposa les végétaux. Quelques minutes plus tard, l'odeur ayant envahi la pièce, la guérisseuse enleva le chaudron du feu et le retira de la crémaillère, nullement préoccupée par la chaleur brulante qui devait émaner de celui-ci. Elle versa délicatement son contenu dans une carafe en terre qu'elle avait préalablement couvert d'un tamis afin qu'aucuns résidus de plantes ne viennent s'immiscer dans la solution finale. Elle huma sa décoction et sembla satisfaite du résultat. La ventrardente prit une tasse en céramique sur son étagère et remplit cette dernière de décoction. Elle l'apporta finalement à Mitsuki qui ne put s'empêcher de renifler le contenu.

- Passiflore et d'houblon, annonça la femelle plumeuse. Ça va vous permettre de bien dormir.

- Merci beaucoup.

Mitsuki but la boisson d'une traite et rendit la tasse à Aviceda qu'y redescendit à nouveau de l'échelle afin de reprendre ses activités quotidiennes. Quelques instants plus tard, la jeune fille sentit ses muscles se détendre et sa tête s'enfonça petit à petit dans son oreiller. Elle finit par s'endormir, prévenant l'hybris qu'elle arrivait.

Derrière un muret grossier, Mitsuki observait la bête en train de laper le liquide noir provenant d’une flaque dû à des coulures ondulants sur la paroi d’un mur. Espèce de saloperie, jura intérieurement la jeune fille, c’est entre toi et moi maintenant. Le regard emplit d’une brûlante détermination, la jeune gardienne ne cessait de répéter cette phrase dans sa tête comme pour se consumer dans une flamme dévastatrice. Flamme qu'elle aurait besoin pour anéantir sa proie. Tel un animal sentant le danger s’approcher, la bête releva la tête et dirigea son regard vert vers là où se cachait Mitsuki. Classant cet évènement comme inhabituel, l’hybris garda son attention remontée à bloc. Il se remit à boire sans pour autant montrer le moindre signe de tension. Mitsuki s’accroupit tel un prédateur, prête à passer à l’attaque. Ça passe ou ça casse.

- Si j’étais toi, je ferais pas ça.

Mitsuki sentit comme un courant électrique lui parcourir le corps. Sous l’effet de la surprise, elle se retourna et dirigea son regard vers là où venait la voix. Il n’y avait rien. Elle connaissait cette voix. C’était sienne. Etait-ce son inconscient qui la mettait en garde ? Elle décida de ne pas y penser et de se concentrer sur le plus important : mater ce fichu hybris. Ce qu’elle vit la laissa à la fois abasourdie et énervée. La bête n’était plus là. Elle frappa une pierre afin de soulager sa frustration.

- C’est bon ? T’as fini ta crise ?

Mitsuki se mouva, prête à s’en prendre à la cause de sa frustration. Elle s’immobilisa. Assis sur le rebord d’une fontaine se tenait une silhouette qu’elle connaissait que trop bien.

- Mais tu es…moi, bafouilla la jeune femme.

- Bien vu, lui répondit la silhouette.

Son reflet lui rendit un sourire carnassier, dévoilant alors des canines d’une taille anormale. Sa peau présentait des marques noires là où se trouvaient naturellement ses veines et ses yeux renvoyaient un regard d’un vert éclatant. Abandonnant son sourire, il lui jeta un regard condescendant.

- Non plus sérieusement, dit-il sur un ton sérieux. Je suis comme qui dirait un conglomérat de tes émotions négatives, ta peur, ta colère et de tes envies les plus sombres. Oh et je suis aussi ce que tu appelles hybris.

Mitsuki ne comprenait plus rien. L’hybris ne serait pas une bête ? Toutes les actions qu’elle avait entreprises, ses absences, au final c’était elle la responsable ! Elle ne voulait pas y croire.

- C’est toi qui a attaqué ces gens à l’auberge, accusa la jeune fille.

- Hé ! Ces gens comme tu dis t’avaient manqué de respect. Comment veux-tu devenir une gardienne digne de ce nom sans le respect qui incombe à ton rang ?

- Qu’est-ce que tu veux à la fin ? Pourquoi tu essayes de prendre le contrôle de mon corps ?

- Pourquoi j'aurais envie de faire une chose pareil ? J'ai fais ça uniquement pour te prévenir. Si tu laisses tes angoisses te contrôler, tu finiras comme le mage noir.

- Qu’est-ce que tu entends par là ?

- T’as pas écouté ce qu’a dit l’ectoplasme dans les limbes ?

- Tout ce dont je me rappelle c’est du moyen de vaincre le mage et les conséquences que cela impliquait. Et d’ailleurs je vois pas pourquoi je te parle. Si ça se trouve c’est encore une de tes ruses pour t’en prendre à moi.

L’hybris mit sa tête dans ses mains et soupira fortement. Il commençait à être lassé par cette méfiance et le caractère buté qu’il connaissait que trop bien. Il prit cependant sur lui et prit une voix qui se voulait être dépourvu de cynisme.

- Et ben, heureusement que j’étais là. Bon, écoute, des magiciens ont crée cette pénalité car, pour quelqu’un qui maitrise la magie, ils trouvaient qu'il était très facile de passer du côté du mal. Créer un hybris leur permettait de prouver à la personne condamnée que le lien entre le bien et le mal est mince. Ça impose à leurs victimes un comportement exemplaire et s'ils y s'y refusaient, ils encouraient la peine capital : la mort. Cependant personne n’a dit que ces sanctions étaient justes. A force de vouloir la dichotomie, on en oublie que le monde fonctionne différemment. Voit le mage noir, c’était une menace pour le royaume et tu l’as anéanti en employant les méthodes qui étaient à ta disposition. Et pour ça, tu as écopé d’un hybris. Tu trouves pas ça injuste ?

- Si mais…

- Mais quoi ?

- Si tu as été créé par ma faute et que tu es composé de mes émotions négatives, pourquoi souhaites-tu que je garde le contrôle ?

L’hybris croisa ses jambes et mit ses mains dans les poches. Son regard sembla perdre son caractère cynique mais sans pour autant perdre son sérieux.

- Ce n’est pas vraiment le contrôle qui m’intéresse. Ce que je veux c’est une collaboration.

- Une collaboration ?

- Oui. De mon point de vue, c’est irréaliste de vouloir ne jamais être en colère, sinon on exploserait. Pour ma part, je pense que tout est une question de dosage. Je pense aussi que la fureur stimule la vigilance sans pour autant gouverner les actes. Et c’est ça que je veux. Et tu pourras te méfier autant que tu le voudras, moi, tout ce que je veux c’est être à tes côtés d’égal à égal.

- Toi et moi partageant le même corps. Je ne sais même pas si c’est réalisable.

- Tu doutes, c’est compréhensible. Après tout, c'est pas comme si j'avais déjà essayé de prendre possession de ton corps.

Bien que l'hybris saupoudra sa dernière phrase d'un ton satirique, Mitsuki n'était en aucun cas rassurée. Du peu d'expérience qu'elle avait avec cette créature, elle savait que cette dernière était plus maligne qu'elle ne le laissait penser. Si ça se trouve, il s'agissait encore d'un de ses tours. Mais elle n'avait pas le choix. Elle devait lui faire face quoi qu'il arrive.
Prenant son courage à deux mains, elle s'avança vers l'hybris et lui tendit la main. Mais à peine celle de l'hybris ayant touchée la sienne, des chaines sortirent de terre et s'enroulèrent autour de la créature. L'hybris fit circuler son regard sur ses entraves et lui lança un regard qui semblait dire : "sérieusement !?".

- Mon corps, mes règles, annonça Mitsuki le regardant d'un air de défi.

- Hmpf, soupira l'hybris. Ok, si ça peut te rassurer.

Sur ce, le décor commença à se désagréger, signe que la jeune femme était en train de se réveiller. A tout à l'heure, lui lança son reflet avant qu'elle ne s'enfonce dans les ténèbres. Elle ouvrit les yeux et prit un grand bol d'air comme si elle venait de remonter en apnée. Ses mains frottèrent son visage et elle s'étira afin de se sortir de sa léthargie.

- Allô, tu m'entends ? fit une voix résonnant dans sa tête.

Un cliquetis de chaines tinta au fond de son crâne, semblant faire entendre que le propriétaire de ses dernières voulait manifester sa présence en sautillant. Mitsuki sentit l'hybris s'approcher. Cependant toute sensation de menace avait disparu.

- Coucou, déclara-t-il en ayant terminer son trajet en sautant à petits pas.

- 'lut, lui répondit la jeune femme.

Elle put voir se dessiner un sourire sur son visage, ce qui pouvait indiquer que deux choses : soit il était satisfait d'avoir réussi son coup, soit il prenait son pied à se retrouver dans cette situation-là, ce qui inquiéta quelque peu Mitsuki qui prit cela comme une manifestation de sa folie.

- Ça va tu t'éclates ? lui demanda la gardienne.

- Bah faut bien voir la vie du bon côté, quoique je sais pas si on peut appeler mon existence une vie, dit l'hybris sur le ton de l'humour. Bon plus sérieusement, c'est encore un peu instable mais si tu évites les situations stressantes ça devrait bien se passer.

Mitsuki se leva en se massant la nuque, elle sentit un vent frais la traverser ce qui lui provoqua inconsciemment un frisson. Au vu du peu de lumière qui filtrait dans la pièce à travers la porte ouverte, la jeune femme conclut qu'il devait être en début de soirée. Elle descendit de la mezzanine et sortit dehors.

A l'extérieur, un grand feu de camp avait commencé à brûler au centre du village. Plusieurs ventrardents s'occupaient du diner qui s'annonçait frugal. Des enfants s'étaient attroupés autour du brasier, se défiant un à un de toucher les braises le plus longtemps possible. Avec l'âge, leur peau deviendra de plus en plus résistante à la chaleur mais on notait que leurs forgerons avaient une peau aussi solide que celle d'un draggadon. Une fois, Mitsuki avait vu le père de Robin pétrir à main nue du métal en fusion comme un boulanger pétrirait sa pâte à pain. Elle s'approcha du foyer et aperçue rapidement Cyornis qui s'empressa de la rejoindre. Ils discutèrent de faune et flore locales.

Pour une raison qui échappaitn à Mitsuki, Yosushi resta à l'écart pendant toute la durée du repas, acceptant la nourriture qu'on lui offrait mais qui ne pouvait sustenter l'estomac d'un yoshi affamé. C'était visible sur son visage qu'il n'était pas à l'aise et cela n'aurait pas étonné la jeune femme s'il lui avouait qu'il aurait préféré ne pas l'accompagner. De toute manière, tôt ou tard, ils devront avoir une discussion. Pour le moment, elle profitait de ce moment d'accalmie avant la tempête.
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Books are the quietest and most constant of friends; they are the most accessible and wisest of counselors, and the most patient of teachers. - Charles William Eliot

Il y a un terme technique pour quelqu’un qui confond les avis d’un personnage d’un livre avec ceux de l’auteur. Ce terme est idiot Stephen Michael Stirling
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scunindar
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Re: Volcardent

Message par scunindar »

Moi aussi je veux une décoction de Aviceda :D:

L'hybris semble heureux de se retrouver enchaîné... mais qu'a t-il en tête :hum:
En tout cas encore un bon chapitre, c'était cool cette confrontation. L'épreuve est pour le prochain alors ? Vivement !
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koopa troopa
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Re: Volcardent

Message par koopa troopa »

Toujours aussi bien, on attend que la suite !
"Oui mais quand tu lances un débat politique ici ça tourne au vinaigre en général.
Dénommé Koopa, vous êtes le vinaigre.
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Mady
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Re: Volcardent

Message par Mady »

Bon week-end !

Chapitre 9 : Honneur et dignité

Mitsuki se leva à l'aube afin de bien se préparer à ce qui devait l'attendre le jour même. Elle commença par s'étirer et entrepris de réchauffer tout son corps, en particulier son dos dont la douleur n'avait pas entièrement disparue. Elle remerciait intérieurement Aviceda pour les soins qu'elle lui a procuré. Puis, par curiosité, elle tenta de créer une boule de feu, histoire de savoir si elle n'avait rien perdu, mais elle regretta vite son geste. Bien qu'elle avait mis la dose habituelle de magie, la boule de feu avait doublé de volume.

- Bordel arrête ! Cria l'hybris en proie à la panique

L'inquiétude de la créature fit écho à sa propre stupeur, elle éteignit rapidement les flammes. Elle sentit les chaines se tendre; l'hybris émit un grognement bestial, sa masse faisait pression sur ses entraves comme s'il tentait de se libérer. Puis, soudain, il se calma, reprenant sa forme humaine dont les yeux lançaient des éclairs menaçants vers sa locataire.

- T'aurais pu prévenir, cracha celui-ci. Encore un peu et je t'engloutissais.

- Désolée, répondit Mitsuki peinée. Ça n'était jamais arrivé auparavant.

- Oui c'est vrai que je n'ai aucun accès à ta magie, répliqua l'hybris d'un ton sarcastique. Nan mais t'écoutes quand je parle !

- Oh ça va, pas besoin d'être de mauvaise humeur.

- Il faut bien qu'un de nous deux ne se comporte pas comme le dernier des abruties.

- C'est toi l'abruti, dit-elle à voix haute.

- Qui tu traites d'abruti, demanda la voix de Yosushi derrière elle.

Mitsuki se retourna surprise de voir que son ami s'était décidé à venir la voir. Elle resta immobile, elle ne s'était pas préparée à cette conversation bien que celle-ci devait arriver un moment ou un autre. L'épreuve qu'elle devait subir aujourd'hui était plus importante de son point de vue. Elle se contenta de rougir devant son interlocuteur.

- Moi, répondit-elle. C'est moi l'abrutie, je me parle à moi-même.

- Et c'est aujourd'hui que tu t'en rends compte ?

Yosushi n'avait pas voulu être méchant mais c'était sorti tout seul. Il avait l'impression que son amie faisait tout pour qu'il se mette en colère et il jugeait, de par ses gestes, que cela devait être réciproque. Le silence devenait lourd entre eux et les deux ne tinrent plus très longtemps.

- Je suis désolé, dirent-ils en même temps.

- Non c'est moi qui suis désolée, dit Mitsuki. Je n'aurais pas dû me fâcher contre toi et j'aurais dû te parler de ce qui me tracassait.

- Et moi je suis désolé d'avoir été aussi maladroit avec toi. Je sais que ton travail est stressant et j'aurais dû me taire et t'encourager quand il se fallait.

- On repart sur de bonnes bases ?

- On repart sur de bonnes bases.

Ils se sourirent, soulagés tous les deux que l'autre n'était pas rancunier dans cette histoire. Cependant Yosushi ne pouvait cacher son inquiètude.

- Il n'empêche que je me fais du souci pour toi Mitsuki, avoua le lézard.

- Rassures-toi, les ventrardents ont beau annoncer cette épreuve comme étant difficile et dangereuse mais je ne pense pas qu'elle soit mortelle pour autant.

- Tu as l'air d'être si sûre de toi.

- Au contraire, je suis terrifiée. C'est pas l'épreuve en elle-même qui me fait peur, j'ai peur d'échouer. J'ai peur de perdre l'unique souvenir matériel qui me reste de Robin.

- Est-ce que cela vaut vraiment le coup de prendre des risques inconsidérés pour ça ?

- Oui ça l'est ! Et prendre des risques ça fait partie de mon job Yosushi ! C’est comme devenir forgeron, tu ne peux pas t’attendre à ne pas avoir de brûlures ; c’est le métier qui veut ça, comme le danger est celui du gardien.

- Mais tu es également une diplomate. Est-ce que tu te rends compte qu'en agissant ainsi, tu fais deux jobs contradictoires ?

- Au contraire, que dire alors des diplomates en zone de crise ? D’ailleurs, je pense savoir comment désamorcer la situation, mais pour cela je dois me mettre en danger.

Yosushi sembla réfléchir sur ce qu'elle venait de dire et comment répondre à ça. Elle semblait vraiment décidée à aller jusqu'au bout et il savait que lorsqu'elle avait quelque chose derrière la tête, personne ne pouvait l'arrêter. Il poussa un soupir de découragement.

- D'accord, dit-il enfin. Si c'est ce que tu souhaites. Mais ça ne veut pas dire que j'approuve tes actions.

- Je sais, répondit l'intéressée. Ça se voit sur ton visage. Je te promets de faire attention.

- C'est tout ce que je peux te demander.

Sur ceci, elle lui tapota l'épaule et partit se vider l'esprit en déambulant dans le village. La matinée des ventrardents était déjà bien entamée puisque l'unique place principale regorgeait d'oiseaux travaillant, discutant ou, pour les plus petits, jouant avec insouciance. Rien ne semblait sortir les ventrardents de leurs habitudes quotidiennes, à croire que l'épreuve que devait passer une étrangère ne les concernaient pas ou se ferait tout simplement en petit comité.

Cyornis la rejoignit et lui proposa de prendre le petit déjeuner avec elle, ce qu'elle accepta avec bonheur. Ils mangèrent des mangues et des petits poissons. Mitsuki s'étonna même d'avoir de l'appétit, le stress ayant la mauvaise habitude de rendre son estomac patraque.

- Vous avez l'air en meilleure forme, remarqua Cyornis.

- Oui, les soins apportés par Aviceda ont été très bénéfiques.

- Tant mieux. Il vous faudra toutes vos forces pour ce qu'il vous attend.

- En quoi consiste cette épreuve ?

- Et bien il vous faudra aller chercher du fer météorique.

- Du fer météorique ?

- Oui. C'est un matériau assez rare. Vous en trouverez à l'intérieur du volcan. Rassurez-vous il est facile de le distinguer.

- A quoi ressemble-t-il ?

- De l'extérieur cela ressemble à n'importe quelle pierre volcanique ordinaire. C'est grâce à ce qu'il y a à l'intérieur que vous arriverez à le reconnaitre. L'intérieur se compose de structures très géométriques en forme de lamelles ou d'aiguilles.

- Donc, selon vous, il faudra que je casse chaque caillou que je trouverais dans le volcan.

Les plumes de Cyornis se dressèrent légèrement. Mitsuki ne put que se mordre la lèvre inférieure, se rappelant que pour les passionnés de géologie qu'étaient les forgerons ventrardents, le terme "caillou" relevait de l'insulte. Le ton employé par l'oiseau resta néanmoins neutre :

- Ce travail demande de l'observation et de l'analyse. C'est bien le minimum qu'on puisse vous demander. Une œuvre se mérite.

- Oui pardon, veuillez m'excuser. Est-ce tout ce que vous demander ? Que je vous ramène du fer météorique ? N'est-ce pas un tantinet facile ? Ne vous méprenez pas mais je m'attendais à plus compliqué que cela. J'ai la sensation que vous ne me dites pas tout.

- En effet, répondit Cyornis en souriant. Si je vous disais tout, il n'y aurait plus de suspense, ni de surprise. De mon point de vue il n'y a rien de plus lassant que de regarder quelqu'un qui s'est préparé à l'avance.

- Vous y prenez du plaisir à voir les gens démunis ?

- Non, je trouve cela intéressant.

- Dans ce cas si nous allions voir si vous me trouvez intéressante à regarder.

- Maintenant ? Mais vous venez de manger. Est-ce bien raisonnable ?

- Si je le fais pas maintenant, je sens que je vais retarder l’événement et je ne le ferais jamais. Alors oui, je souhaite le faire maintenant tant que j'ai la détermination pour le faire.

- Alors allons-y.

Il se levèrent et sortirent du village en direction du volcan. Mitsuki ne cessait de jeter des coups d'œil vers Cyornis. Bien qu'ils soient de la même famille, lui et Robin avaient des caractères totalement opposés, pensa-t-elle. Robin avait ce petit air timide que la jeune femme aimait chez lui, tandis que Cyornis tentait de cacher ses sentiments derrière un masque de marbre. Elle se souvint alors qu'Oriole, le père de Robin, se comportait de façon similaire. Elle n'avait compris que plus tard que, sous cette couche minéralogique, un cœur en or se cachait et qu'il suffisait simplement d'attendre que ce dernier s'ouvre à vous pour qu'enfin vous vous en aperceviez. Peut-être devrait-elle faire de même avec Cyornis. Cependant elle n'était sûr que cela puisse un jour arriver étant donné les relations catastrophiques qui sévissent entre humains et ventrardents. Et puis, même si cela se réalisait, Cyornis n'était pas Robin.

- Nous y sommes presque, annonça l'oiseau.

Mitsuki sortit de sa torpeur et leva les yeux. Le volcan était devant elle, à la fois imposant et menaçant. Des vapeurs de souffre emplirent les narines de la jeune femme qui grimaça en regardant de légers fumerolles sortir d'une cheminée. Mitsuki haïssait les espaces volcaniques. Rien ne pouvait la mettre autant en rogne que ces espaces entourés de lave et de roches en fusion. Tout l'irritait dans ces endroits mais elle devait admettre que la palme revenait aux nombreux tremblements de terre qui régissaient ces lieux et qui les transformaient en un plateau de jeu où le destin jouait avec des dés pipés, au grand désespoir de ses pions, en se gorgeant inlassablement de leurs malheurs. Et, au vu de l'expérience acquise par la jeune femme dans ses lieux inhospitaliers, faire effondrer le sol sous les pieds de ses victimes devait procurer à ce destin-là de sacrés fous-rires.

- Laissez-moi deviner, dit Mitsuki. Ne pas me dire que le volcan était en activité était l'information que vous gardiez secret.

- Oh non ce n'est pas ce que vous croyez, répondit Cyornis. Les cachotteries je veux dire. Il est vrai que le volcan est toujours en activité mais il n'est pas rentré en irruption depuis des lustres.

- Et comme par hasard ça va tomber pile poil quand on sera à l'intérieur, fit l'hybris sur un ton qui mettait bien l'accent sur le second degré.

Elle le repoussa au fond de sa tête, ce qui ne l'empêcha pas de lui manifester sa désapprobation en expirant par ses narines inexistantes. Les deux personnes dotées de matière en revanche s'arrêtèrent devant un tunnel sombre dont émanait une brise chaude et suffocante.

- Bonne chance, déclara l'oiseau.

Il se retourna, battit des ailes et s'envola en direction du village laissant Mitsuki seule avec ses pensées. La jeune femme, qui avait suivi son départ, retourna son regard vers la galerie qui s'annonçait peu accueillante.

- Bon, quand faut y aller, murmura-t-elle comme pour se donner de la motivation.

Prenant son courage à deux mains, elle s'engouffra à l'intérieur du couloir volcanique. Elle fut accueillie par un air fiévreux qui lui fit regretter d'avoir mis une veste sur ses épaules. Elle l'a retira aussitôt ainsi que ses chaussures dont elle avait peur que les semelles finissent par fondre au contact du sol. Elle continua donc les pieds nus sur la roche brûlante, essayant de se convaincre qu'elle avait économisé l'achat d'une nouvelle paire de godasses. Naturellement, sa voute plantaire n'était pas de son avis.

Mitsuki se sentait transpirer à mesure qu'elle avançait dans cet espace étroit. Son corps devint rapidement poisseux et son T-shirt était si humide que la jeune se demanda s'il lui restait encore de l'eau dans l'organisme. Elle mourrait également d'envie de se recouvrir d'eau provenant de son artefact mais y renonça difficilement réalisant qu'elle aurait sans doute besoin de sa magie pour plus tard. La chaleur rendait son hybris somnolent et elle avait l'impression que son sang bouillonnait en elle.

Lorsqu'elle atteignit enfin la fin du tunnel, elle était essoufflée. Le fond de la cheminée principale se tenait devant ses yeux. Faite bien entendu de roches volcaniques, cette cheminée était de forme ovale et présentait de nombreuses galeries, similaire à celle qu'elle avait emprunté, où la lave devait sans aucun doute s'écouler lors des éruptions. Se présentait également un lac de lave d'où se dégageait une lumière d'un rouge orangé mais dans lequel Mitsuki ne vit cependant aucuns podoboos émerger.

Elle se mit à parcourir l'endroit afin de trouver du fer météorique mais c'était plus facile à dire qu'à faire. Toutes les roches se ressemblaient ! Elle se rendit soudain compte de l'absurdité de la requête. Comment trouver du fer météorique dans un espace volcanique ? Pendant un instant elle pensa que Cyornis s'était fichu d'elle mais son cerveau lui rappela que les ventrardents n'étaient pas de ceux qui faisaient ce genre de farce. Si c'était bien ce que Cyonis attendait d'elle, elle risquait de bien galérer.

Alors qu'elle maugréait sa stupidité de ne pas avoir pensé à apporter une pioche avec elle, la lumière venant de la sortie de cheminée disparue soudainement suivit par des bruissements d'ailes. Mitsuki se figea de stupeur, réalisant que les battements de ces dernières étaient trop puissantes pour appartenir à un ventrardent. Son propriétaire atterrit lourdement sur le sol, le faisant vibrer au passage. La jeune femme tourna doucement la tête en direction de la créature. Des écailles sanglantes, des dents aiguisées comme des lames de rasoirs et ce souffle fumant émanent de sa gueule, il n'y avait pas de doute là-dessus. Voilà le petit détail que Cyornis avait oublié de mentionner !

- Oh l'enc...

Mitsuki n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le draggadon lui cracha un jet de flamme qu'elle évita de justesse. Elle prit ses jambes à son cou. Un draggadon ! De toutes les créatures existantes dans cet univers, pourquoi fallait-il que ce soit un draggadon !? Ça expliquait vraisemblablement les rochers ardents qu'elle et Yosushi avaient reçu en tentant d'accoster sur l'île. Tant pis pour le fer météorique, affronter cette créature sur son terrain relevait du suicide, même pour elle. Elle reviendra plus tard, surement avec un magmaburger ou un deus ex machina avec elle.

Elle sprinta rapidement vers une des galeries mais le draggadon la suivait du regard. D'un coup de queue bien placé, il frappa la paroi rocheuse qui s'effondra sur une des sorties du cratère. Pour ce qui était de s'enfuir, c'était raté. Gonflé d'orgueil comme il était, il n'allait pas la laisser partir après qu'elle eut souiller son territoire. Mitsuki réalisa qu'elle allait devoir se donner au-delà de ses capacités. A présent c'était survivre ou mourir. Facile qu'il disait, marmonna l'hybris tout en essayant de rester stable. Elle ne pouvait qu'être d'accord avec lui. A mesure qu'elle évitait les jets de flammes de la créature, elle avait l'impression en son for intérieur qu'elle nageait dans un océan en pleine tempête. Sa vue se brouillait ou disparaissait durant quelques instants, compliquant ainsi le combat qui l'était déjà assez comme ça. Chaque once de magie utilisée lui donnait l'impression qu'elle était en train de se noyer.

- Si on continu comme ça, on y arrivera jamais, maugréa intérieurement la jeune femme.

- Qu'est-ce que tu proposes comme solution, demanda l'hybris les dents serrées.

- C'est complètement stupide mais, ouvre les vannes !

- Quoi ! Non mais t'es tarée ! T'as parfaitement vu ce que ça fait avec un peu de magie. T'imagines si on les ouvre. J'aurais le contrôle absolu.

- Sans magie on est mort tous les deux alors qu'avec elle, je perdrais sans doute le contrôle de mon corps mais au moins tu y seras aux commandes et tu pourras nous sortir de ce bazar.

- J'aime pas ton plan.

- Je t'ai pas demandé ton avis ! Exécute. C'est un ordre.

L'hybris râla tout en sentant les chaines se desserrer autour de lui. Il n'aimait vraiment pas cette idée. Devenir la conscience dominante c'était la porte vers le chaos et la perte de contrôle. Néanmoins il devait faire confiance à sa propriétaire. Ils devaient se faire confiance. Mitsuki sentit la tempête se calmer. Une forme noire et visqueuse l'avala.

C'était une expérience assez étrange pour l'hybris. Avoir un corps. Il savourait cette sensation de pouvoir bouger matériellement à sa guise, respirer l'air, écouter des voix qui lui venaient aux oreilles avant d'accéder à son cerveau. Puis arriva les jambes lourdes, le cœur qui s'emballait par tant d'efforts et la chaleur suffocante qui rendait sa respiration difficile. Il jura et enveloppa le corps de sa propriétaire dans une aura de vent qui la fit monter aux parois de la cheminée où il s'accrocha à l'aide de ses doigts griffus et noirs. Il découvrit alors qu'ils avaient un public. Des ventrardents s'étaient postés dans les hauteurs et observaient le spectacle qui se déroulait sous leurs yeux. Il remarqua également l'ami lézard qui le regardait avec horreur. L'hybris s'en fichait de sa réaction, le résultat de cette possession ne devait pas être beau à voir et cela n'aurait sans doute pas plus à la jeune femme si elle n'était pas en ce moment même en stase. Cependant il ne pouvait contenir le pincement au cœur que lui procurait son regard. Soit Mitsuki n'avait pas totalement disparu, soit il commençait à développer des sentiments humains. Il espérait que ce soit la première hypothèse. Qu'est-ce que c'était frustrant d'être humain ! Quelle créature complexe !

Totalement d'accord avec toi.

Le nouveau cœur de l'hybris rata un battement et resta coi par cette affirmation ; l'esprit de sa propriétaire venait de se manifester. Il reprit vite ses esprits, manquant de justesse de se transformer en steak haché grillé suite à un jet de roche magmatique venant du draggadon. Il ne comprenait pas ce qui venait de se passer. La présence de la jeune femme fut si légère dans l'air qu'elle eut vite fait de disparaitre. Et pour une raison qui lui échappait, le fait d'être seul dans ce corps commençait sérieusement à l'angoisser. Le second jet du dragon ne manqua pas. La roche éclata sous la puissance du coup et l'un des fragments vint frapper l'hybris au niveau de l'épaule. Il cria plus de surprise que de douleur. Rapidement il diminua les dégâts causés par la roche liquide en apposant une compresse sur la zone brûlée. Et bien que cette dernière envoyait régulièrement des gouttes afin de soigner petit à petit sa blessure, il devait le reconnaitre : ça faisait horriblement mal !

Ça suffit ! Je ne peux plus continuer comme ça ! C'est au-dessus de mes forces.

Parant un éventuel coup de la créature, l'hybris forma une paroi de terre assez solide pour le protéger et lui laisser le temps d'aller chercher sa propriétaire afin qu'elle reprenne le contrôle de son stupide corps ! Une tête noire et vaseuse sortit du flot de couleur obsidienne dont il était composé et se planta dans son flanc. L'entité se vida de sa substance comme si elle s'était aspirée elle-même ne laissant à l'intérieur de la psyché de la magicienne qu'un corps de femme recouvert de d'un liquide sombre et poisseux.

Mitsuki cligna des yeux. Le cerveau encore dans le gaz, elle avait l'impression d'avoir survécu à un trou noir, ce qui était en partie vraie étant donné qu'elle ne se souvenait que d'une chose : rien. Elle fit une rapide vérification de son corps et fut horrifier de ce qu'elle vit. Ses veines étaient devenues apparentes et ses canines avaient doublés de volume.

- Qu'est-ce que c'est que ce bordel !? Qu'est-ce qu'il a fait à mon corps !?

- C'est pas moi, lui répondit l'hybris sur la défensive.

Sa voix indiquait qu'il était tout proche. Intérieurement elle inspecta les environs mais elle ne le vit pas. Elle était seule et souillée par un liquide d'origine inconnu. Souillée c'était bien le terme, elle s'était rendue compte avec aversion qu'il avait imprégné son corps de sa substance. Si elle n'était pas en plein combat, elle en aurait profité pour vomir. Elle ravala sa bile avec difficulté.

Le draggadon, impatient d'en finir, chargea dans sa direction. Soudain, arriva quelque chose à laquelle Mitsuki ne s'attendait pas. La créature sembla avancer au ralenti comme si le temps s'allongeait et dont elle était la jeune à être immunisée. Par instinct, elle enveloppa son corps d'air afin de se rendre légère et rapide. Ce qui lui arriva l'a surpris. S'attendant à être à nouveau submergé par les effluves de l'hybris, elle s'étonna de sa facilité à maintenir une magie devenue instable. Le flux thaumique restait puissant mais il circulait miraculeusement avec aisance. Elle s'éloigna du dragon avec une certaine facilité. Les autres mages savaient-ils pour cette facette de l'hybris ou était-ce unique à la jeune fille ? Dans tous les cas, cela va s'avérer plutôt utile.

Elle entendit le mastodonte hurler de rage. Il commençait sérieusement à en avoir assez. Ce coprolithe se moquait de lui et sur son territoire en plus ! C'était trop pour que ça dure. Il plongea dans la lave. Mitsuki campa sur ses positions. Avec une créature aussi possessive que le Draggadon, elle était sûr qu'il ne lâcherait pas l'affaire. Et elle eut raison de le faire. Le sol trembla sous ses pieds et en sortit la tête du reptile prête à la dévorer toute cru. Elle sauta sur le côté, se protégeant par la même occasion des giclées de lave. Le dragon tenta de sortir de son trou mais les bordures, fragilisées par l'impact qu'elles avaient reçu, se brisèrent sous son poids. Grognant sa frustration il replongea une seconde fois dans la lave. Cette fois-ci, Mitsuki était prête. Elle resta où elle était, immobile comme un leurre à la pêche, attendant que le dragon vienne mordre à l'hameçon. Au premier tremblement sentit, la jeune femme sauta haut dans les airs. Le dragon émergea dans une multitude de couleurs orangés, la gueule grande ouverte, prêt à avaler la magicienne si elle venait à descendre. A ce moment là, Mitsuki, les mains jointes, les recouvrit d'éclairs similaires à ceux produits par Luigi. Elle les abaissa. La foudre s'abattit par enchantement sur le dragon, éblouissant les spectateurs de sa lumière blanche et leur vrillant les oreilles. La créature ayant pris le coup de plein fouet, chancela et se laissa tomber sur le sol rocheux, faisant voler la poussière à son contact. Le dragon ne bougea plus, le corps fumant sous l'effet du coup. C'était terminé.

Ayant repris la totale emprise sur lui-même, l'hybris se retira tranquillement, redonnant aux veines et aux dents de sa propriétaire leurs formes d'antan. Cependant, une fois le processus terminé, Mitsuki fut prise d'une violence migraine. Ça devait être les effets secondaires. Elle se maintenait la tête comme pour soulager sa douleur mais rien n'y fait et, pour une raison qui lui échappait, cela la mettait en colère. Elle leva ses yeux qui tombèrent sur le draggadon qui sortait peu à peu de sa torpeur. Sa présence lui faisait bouillir son sang, c'était à cause de lui qu'elle était dans cet état. Il allait le payer au centuple ce qui lui avait fait. Elle se dirigea vers lui, ses poings chargés de magie et s'arrêta à quelques centimètres de sa gueule. Il ne bougeait pas et la regarda positionner son poing droit vers l'arrière.

Mais Mitsuki arrêta son geste. Ce draggadon venait de l’attaquer, pourquoi ne l’achevait-elle pas ? Ce dernier émit un gémissement qui rappela à la jeune femme le but premier de son épreuve : récupérer du fer météorique. Tuer cette créature prouverait qu’elle irait jusqu’au bout de ses objectifs quitte à y laisser des cadavres en chemin. Non ce n’était pas l’image qu’elle voulait montrer, et ce n’était surement pas ce qu’aurait voulu Robin. Son boulot lui demandait de rester camper sur ses positions mais elle devait aussi faire preuve de compréhension quand il le fallait. Ce dragon n’avait fait que protéger son territoire.

Elle s’approcha ainsi du draggadon qui grogna faiblement à mesure qu’elle s’avançait vers lui. Trop faible pour bouger, celui-ci ne put que se tendre lorsqu’elle lui caressa le museau. Elle lui ouvrit ensuite délicatement la gueule et porta son étoile à l’intérieur. Son étoile brilla et d’un de ses pics coula un liquide d’un rouge similaire à celui d’un champignon. Peu à peu les blessures subies par le dragon s’estompèrent. Ce dernier ne put que souffler un nuage de fumée en signe de contentement. Trop concentrer sur sa tâche, la jeune femme ne put voir la peau de Yosushi pâlir et les plumes hérissées des ventrardents à la vue de ce spectacle.

Une fois son travail terminé, Mitsuki sortit son bras de la mâchoire du monstre qui, lui, s’empressa de plonger dans la lave en fusion, la laissant seule dans ce cratère qui avait servi d’arène. La jeune femme se retourna et poursuivit ses recherches jusqu'au moment où une pierre sortit de la lave, cogna le sol, roula au loin et s'ouvrit en deux. Prenant soin de ne pas se brûler, Mitsuki la prit dans les mains pour l'examiner. Des structures de forme géométrique tel des aiguilles composaient l'intérieur de la roche. Pas de doute c'était bien du fer météorique. Elle avait donc réussi.

Des bruits d'ailes se firent entendre au-dessus de la jeune femme et elle vit des ventrardents, dont Cyornis, descendre de la paroi de la cheminée afin de se poser sur le sol. Ce dernier vint d'ailleurs à sa rencontre. Elle tendit la pierre qu'il prit entre ses doigts carbonisés.

- Mitsuki, enfant royal, déclara-t-il. Votre vaillance et votre bonté vous font aujourd’hui vainqueur de cette épreuve exceptionnelle. Je vous reconnais donc à cette heure comme possesseur de l’œuvre de Robin. Jolie demoiselle, vous en êtes digne !
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Re: Volcardent

Message par scunindar »

Eh bien ça valait le coup d'attendre, ce chapitre est excellent ! Le passage où l'hybris prend le contrôle est parfait, y'a de l'action comme on aime, et le tout est vraiment bien écrit. Mitsuki va enfin avoir l’œuvre qui lui était destinée.
Pauvre Yosushi, il a du se demander ce qu'il se passait. Oh et les ventrardents ont beau ne pas faire de farce, ne pas mentionner le dragon était osé de leur part :nerdz:

Et Mitsuki doit détester les volcans comme toi tu détestes Volcan Grondant :hum:
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Re: Volcardent

Message par koopa troopa »

Comme d'habitude, c'est excellent ! La cohabitation entre Mitsuki et l'hybris promet des développements sympathiques, que ce soit au niveau psychologique ou des combats !

J'attends impatiemment la suite.
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Mady
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Re: Volcardent

Message par Mady »

Chapitre 10 : L'émergence d'une diplomate

- Tu es certaine que cela va marcher, demanda une nouvelle fois Yosuhi à Mitsuki.

- Oui, lui répondit Mitsuki pour la énième fois.

Elle serrait précieusement la serviette en cuir qu'un ventrardent maroquinier lui avait confectionné. Cette dernière contenait un document important qu'elle se refusait de lâcher des yeux. Surtout lorsqu'on se trouve sur le dos d'un plésiosaure en pleine mer ! Ils avaient dû attendre une bonne semaine avant de pouvoir s'en aller de l'île, le temps qu'un ventrardent vole jusqu'à Delpfino et ramène Dorrie avec lui. A présent, ils étaient trois à attendre que le voyage se fasse. Cyornis avait décidé de les accompagner pour une raison qu’elle ne comprenait pas. Il lui a donné l’œuvre de Robin, techniquement il n’avait aucune raison de rester avec elle. Ou bien il était venu pour une autre raison qu’elle ne voulait pas reconnaitre. Mitsuki garda son regard dirigé vers l’horizon bien qu’elle sentit les yeux de braises de l’oiseau fixés sur elle.

- Yosushi ?

- Oui ?

- Il vaudrait mieux que tu ne parles à personne de ce qui s’est passé dans la cheminée du volcan.

- Tu veux sans doute parler du moment où tu ressemblais plus à un monstre aux yeux verts et aux griffes noires qu’à une diplomate ?

- Oui je veux parler de ça.

- Et pourquoi je ne le ferais pas ? Il faut au moins que la princesse en soit informée.

- Elle le sera si je le souhaite ! D’ailleurs, vu ce que j’ai préparé, je ne vais pas l’ennuyer avec ce léger incident.

- Léger incident !? Tu as battu un draggadon à mains nues !

- Raison du plus pour ne pas l’informer. Si elle est mise au courant, il y a de fortes chances que Mario l’apprenne et c’est de loin la dernière chose que je souhaite.

- Ainsi la gardienne des pierres aurait peur du héros du royaume ?

- Pas du tout ! Suite à l’incident qui s’est produit il y a quelques mois, le doute et les rumeurs ont commencé à émerger un peu partout dans le royaume. Etant considérés comme une magie dangereuse, mes artefacts insufflent la peur dans les esprits. Et bien qu’elle soit puissante, cette dernière est considérée comme instable et facilement utilisable.

- Quel rapport avec Mario ?

- Je ne suis pas sûre mais je crois qu’il a cette vision de moi et de mes pouvoirs.

- Allons, tu te fais des idées. Je ne crois pas que Mario pense de cette façon.

- J’espère que l’avenir te donnera raison.

Dorrie les déposèrent au port Ricco où ils prirent ensuite une gondole afin de se rendre à la capitale. Yosushi abandonna les deux compères pour se rendre à l’hôtel afin de préparer ses valises. La mission de Mitsuki allait se terminer, il était temps de rentrer sur le continent.

Au fil du trajet, la jeune femme ne put s’empêcher de remarquer le changement d’atmosphère qui régnait au moment de leur passage. Les piantas chuchotaient et les dévisageaient comme s’ils étaient d’étranges êtres venus de lointaines contrés. Leur attitude ne pouvait qu’augmenter la méfiance et la haine qu’avait Cyornis à leur égard. Mitsuki s’en aperçu et déposa sa main sur son épaule.

- Ignore-les, lui conseilla-t-elle. Ils n’en valent pas la peine.

Il ne se détendit pas d’un iota mais sa colère cessa d’affluer. C’était tout ce qu’elle pouvait lui demander quand cela concernait l’espèce la plus détestée par les ventrardents. Leur plan se déroulera sans accro tant que l’oiseau ne fera pas de bêtises. Mais Mitsuki pouvait lui faire confiance là-dessus.

- Est-ce qu’ils sont tous comme ça ? demanda Cyornis en s’adressant à Mitsuki. Les métropolitains ?

- Non, lui répondit Mitsuki. Les autres n’ont sans doute jamais entendu parler des ventrardents. Ils te regarderont plus avec curiosité que comme une abomination.

- J’espère que tu as raison.

- Je l’espère aussi.

Arrivés à la mairie, Mitsuki prit soin de resserrer sa cravate, retira sa veste et la donna à Cyornis lui conseillant d’attendre dans le Hall le temps que la jeune femme règle cette histoire. Curieusement, il acquiesça et s’assit sur un banc. Ça faisait un souci de moins…pour l’instant. Respirant profondément, Mitsuki monta les escaliers avec, dans un coin de sa tête, l’hybris trépignant d’excitation. Elle se retrouva bientôt devant les portes du bureau du maire où elle frappa et entra.

Le maire était assis à son bureau en train de consulter des dossiers lorsqu’elle pénétra dans la pièce. Il leva sa tête de palmier dans sa direction et sourit en la voyant s’avancer.

- Ah mademoiselle la diplomate, dit Mr Arecales. Quelle joie de vous voir. Nous pensions ne pas vous voir de sitôt. Il semblerait que les esprits frappeurs vous ont laissé partir sans blessures.

- Ha ! Ça t’étonne gros lard, répliqua l’hybris qui heureusement ne pouvait pas être entendu.

La jeune fille le repoussa mentalement et s’assit sur un fauteuil. Elle déposa précieusement sa serviette sur ses genoux. Le maire la regardait avec un sourire qui devait donner une raison à Mitsuki de se détendre mais qui, au contraire, lui donnait envie de lui balancer une chaise en pleine tronche.

- J’ai résolu le mystère concernant les attaques subies par vos vaisseaux. L’île est sur le territoire d’un draggadon. Je me suis occupée de la créature.

- Ah parfait. Et euh au sujet des esprits frappeurs ? Vous ont-ils posé des problèmes ?

- Et bien notre première rencontre ne fut pas des plus joyeuses mais j’ai pu renverser la situation en ma faveur. Ils ne vous poseront plus aucuns soucis.

- Haha ! Bien, bien. C’est merveilleux. Ah, vous n’imaginez pas à tel point cela me fait plaisir d’entendre ceci. Merci mademoiselle. Vos actions vont aider à la splendeur de l’île Delfino. Et vous pouvez être certaine que notre princesse n’entendra de ma part que du bien en ce qui vous concerne. Mes félicitations !

C'est alors qu'arriva une chose à laquelle Mitsuki ne s'attendit pas : elle et l'hybris furent d'accord sur quelque chose. Comme certaines choses peuvent être étranges en ce monde. La mauvaise foi du maire avait réussi à unir deux personnes dont les personnalités se contredisaient. Mais l'hybris avait raison sur un point ; elle devait se faire respecter. L'hybris lui exprima sa frustration.

- Vous avez fini de me prendre pour une débile, cracha la jeune femme dont les yeux noirs présentaient des éclats verts.

- Euh…Je ne comprends pas ce que vous voulez dire mademoiselle Mitsuki, dit le maire Pianta légèrement alarmé.

- S’il y a bien quelque chose que je déteste le plus, c’est qu’on se serve de moi et vous, monsieur, vous vous êtes servi de moi. Et si vous ne voyez pas d’inconvénient je vais à présent faire penser la balance en ma faveur.

Elle ouvrit sa serviette, en sortit un document et le tendit au maire qui le prit entre ses doigts. Ce n’était pas n’importe quel document ; c’était un diplôme. Un document émanant d’une autorité souveraine et, de par son statut de gardienne et d’enfant royal, Mitsuki en était une. Voici ce que le maire pouvait lire sur ce dernier :

Par notre sang, par notre rang et par la grâce du Rouge-Gorge, nous Mitsuki, voulons, statuons et ordonnons et nous plaît que les articles suivants soient tenus pour loi inviolable et fondamentale de notre dit royaume. 1) Premièrement déclarons le territoire de Volcardent province libre du royaume champignon. 2) Voulons et ordonnons que ce territoire ne soit souillé que par ses habitants et ceux qui leur plaisent. 3) Jurons et promettons que l’autorité locale sera considérée comme reine sur toutes décisions et conseils au sein de sa terre. 4) En contrepartie Volcardent et ses sujets jurent et promettent dès à présent et pour jamais fidélité à leur souverain et suzeraine.

Eté présents lors de la création de cet édit, gardienne et enfant royal Mitsuki, autorité et chef Torgos Trachela et témoins Cyornis Voron et Aquila Lazuli.


Mr Arecales n’en croyait pas ses yeux, ses feuilles de palmiers avaient perdu de ses couleurs et il commençait à transpirer abondamment. Un rictus se dessina sur le visage de Mitsuki, satisfaite de la réaction qu’elle a provoqué sur son interlocuteur. L’hybris, quant à lui, prenait son pied à voir la face du maire se flétrir.
Bien que la jeune femme trouvât tentant de continuer à mettre mal à l’aise le maire, elle rompit le silence :

- A présent laissez-moi vous raconter cette délectable histoire qui, à mon avis, sera des plus délicieuse à entendre pour ceux qui nous écoute. Résumons. Les natifs d’une des îles proches de la vôtre vous posent des soucis puisqu’ils refusent de partir de chez eux. Car, il est vrai, cela devient un tantinet gênant lorsque des gens refusent de quitter leur maison pour y laisser place à un énième espace de détente et de divertissement. Vous usez alors de votre influence en tant que maire. Vous prétextez un remaniement d’accords entre la métropole et l’Ile Delphino. Prétexte qui nécessite l’envoi d’un diplomate par sa majesté la princesse Peach. Et pour votre plus grand bonheur, le diplomate qu’on vous envoi est jeune et inexpérimenté. Vous en concluez donc que, parce qu’il est jeune, il est certainement assez crédule pour se faire avoir. Une fois le renouvellement des accords terminé, vous imaginez une histoire d’esprits frappeurs et vous lui demander avec gentillesse s’il aurait la bonté d’aller enquêter. Tout ça en omettant que sur cette île réside des habitants qui apparaissent comme primitifs à vos yeux de créature moderne. Vous pensez que ces indigènes attaqueront le diplomate et que de lui-même, prit par la peur, acceptera l’expulsion de gens tout à fait civilisés mais d’une autre culture que la vôtre. Vous auriez ainsi gagné et pu construire bar-restaurants et petites maisons au bord de plage. Pourtant, malgré votre plan que vous considérez comme parfait, notre tête à tête en ce moment même et mes vêtements crasseux et déchirés, je ne vous ai toujours pas donné le feu vert. Curieux n’est-il pas ? Votre plan si soigneusement réglé comme une horloge ne fonctionne pas. La raison ? Vous n’avez pas assez fait attention à un engrenage. Un engrenage pourtant essentiel à votre machine.

- Et puis-je savoir selon vous, de quel engrenage vous parlez ?

- Moi. Oui, cela peut paraitre prétentieux de ma part mais c’est vrai dans le cas présent. Votre erreur a été de croire qu’une jeune recrue est forcément une personne manipulable et peu réfléchie. Or vous êtes tombé sur quelqu’un de cultivé et, qui plus est, gardienne des pierres du royaume. Ce qui signifie qu’en plus d’être la représentante de la princesse je dispose des mêmes droits et devoirs qu’elle, et l’un des premiers devoirs d’un monarque et surtout d’un gardien c’est de parler au nom de ceux qui sont dans l’incapacité de se défendre. Vous vous êtes mis la mauvaise personne à dos Mr Arecales. Et malheureusement pour vous cette escapade m’a mis de très mauvaise humeur, alors je vous conseille d’accepter sans conditions ce que je vais vous dire. Vous cessez votre projet d’expansion touristique et considéré l’île de Volcardent comme une province libre. Si vous acceptez, je veux bien faire un effort et faire en sorte que cette affaire ne se diffuse pas au-delà des oreilles de la princesse Peach.

- Et si je refuse, dit Mr Arecales sur un ton de défi.

- Alors il vous faudra considérer cet acte comme le début d’une vie cauchemardesque. Bien entendu je ne vais pas m’amuser à relâcher des créatures faites de peinture à travers votre île, provoquant ainsi des dégâts matériels. Ça non. Vous seriez bien capable d’en faire de la pub. Cependant nous sommes d’accord, vous et moi, pour dire avec certitude que ce qui vous motive c’est avant tout l’argent. Donc si vous refusez cette offre, je ferais en sorte que cet endroit devienne un gouffre financier pour vous. Et ne vous trompez pas sur mon compte, je suis assez intelligente pour persuader les gens de cette ville qu’un fruit a plus de valeur qu’une pièce d’or.

Elle lui jeta un regard sournois, lui prit le diplôme des mains, se leva et quitta la pièce sous le silence et le regard éberlué du maire. Elle retrouva Cyornis qui l'attendait dans le hall. La jeune femme descendit les escaliers tout en renouant sa cravate et elle lui sourit de manière triomphante.

- C'est bon c'est réglé, lui annonça-t-elle.

- Vraiment ? Connaissant le caractère du maire, je ne pense pas qu'il va lâcher l'affaire.

Il lui tendit son manteau et elle le remercia.

- Qu'il essaye, dit-elle en mettant l'habit sur ses épaules. Bien que ce document semble sortir de nulle part, il est totalement légal sur le plan juridique. Incontestable. De plus s'il tente d'agir dans l'ombre, il devra s'attendre à un sacré retour de flammes dans la tronche, avec mes meilleurs compliments. Et en plus, de par mon statut de gardienne, je suis intouchable.

- Je ne vous savez pas si sournoise. Vous avez changé. C'est comme si votre séjour chez nous vous avait transformé.

- Disons juste que j'ai eu une révélation.

- Plutôt un coup de main, commenta l'hybris.

- On devrait faire ça plus souvent, dit mentalement la jeune femme à l’hybris.

- Tu serais pas devenue accro aux effets secondaires toi ?, dit l’hybris en rigolant.

Mitsuki ria intérieurement. Elle et Cyornis partirent ensuite en direction de la place où ils achetèrent chacun un smoothie. Les plumes de l'oiseau frémissèrent lorsque sa langue entra en contact avec la glace. La jeune femme rigola tendrement à sa réaction et observa joyeusement les alentours. Son regard tomba soudain sur un couple installé près de la statue dont elle reconnue de suite le mari à sa moustache si soignée.

- Luigi ! Daisy ! Héla-t-elle. Quelle surprise de vous voir ici.

Les deux tourtereaux se tournèrent vers elle et lui rendirent son sourire. Luigi portait un short beige, une chemise verte et des sandales à ses pieds tandis que Daisy était habillée d'une simple mais élégante robe orange fendue sur le côté. Luigi semblait surpris et heureux de voir Mitsuki.

- Sacrebleu Mitsuki, s'exclama-t-il joyeusement. Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas vu. Qu'est-ce qui t'amène à Delfino ?

- Croit le ou non c'est pour raison diplomatique, répondit la jeune femme qui en profita pour prendre Daisy dans ses bras. Et vous les amoureux ?

- Lune de miel, annonça Daisy les yeux remplis d'étoiles.

- Hein ? Lune de miel ? Oh non ne me dites pas que je me suis trompée dans la date du mariage et que j'ai tout raté !

- Non ne t'inquiète pas, la rassura la princesse. C'est juste qu'après le mariage et le couronnement, on aura plus trop l'occasion de s'amuser alors on a préféré en profiter maintenant.

- Tant mieux je suis contente pour vous. Ah Luigi si vous pouvez passer à l'Hotel Delfino, Brook y travaille à présent et il fait les meilleurs cocktails que je connaisse.

- On n'y manquera pas, assura Luigi qui serra près de lui sa fiancée. Et si tu nous présentais à ton nouvel ami.

- Oh oui, où sont mes manières ? Luigi, Daisy, je vous présente Cyornis. C’est un ventrardent. Cyronis, je te présente Luigi et Daisy, ce sont les souverains de Sarasaland et deux de mes plus proches amis.

- Enchanté de faire votre connaissance, déclara Cyornis en s’inclinant légèrement.

- Nous de même, répondirent les amoureux.

- Et bien, si vous être en lune de miel, je crois qu'un cadeau de mariage s'impose.

Mitsuki ouvrit son sac et en sortit un paquet de la taille d’une carte de vœux.

- Qu’est-ce que c’est ? demanda Luigi en prenant le cadeau dans sa main.

- Une chose que je ne voulais pas t'offrir durant la cérémonie et je pense qu’en le voyant tu sauras pourquoi.

Très intrigué par ce que venait de dire Mitsuki, Luigi commença à déchirer le papier cadeau. Daisy fut la première à réagir en apercevant ledit présent. Mitsuki la vit plonger son nez dans le cou de son mari. Il était clair qu’elle se retenait de rire mais sans grand succès au vu de ses spasmes. Luigi, lui, ne savait comment réagir. Il ne savait pas s’il devait ou non être ravi du présent que Mitsuki lui avait offert. Il s’agissait d’une série de photos mettant en scène Luigi dans des situations embarrassantes. Photos dont la plus vieille image le représentait dans une robe sans perruque et que Mitsuki aurait pu utiliser à sa guise comme moyen de chantage.

- Euh merci Mitsuki, remercia Luigi tout penaud, le visage rouge de honte.

- Fais-en ce que tu veux, ajouta-t-elle. Elles t’appartiennent désormais.

- Est-ce une de tes blagues pour me mettre mal à l’aise devant ma fiancée ?

- Pas du tout.

- Tant mieux parce que cela ne fonctionne pas.

- Je n’aurais pas cru dire cela un jour mais, intervint Daisy, mon chéri tu es très mignon dans cette robe.

- Daisy !

- Désolée, je n’ai pas pu résister. Tu es tellement adorable quand tu rougis.

- Pas autant que toi dans le petit ensemble rouge qui se trouve en ce moment à l’hôtel.

Ce fut à Mitsuki et à Cyornis de rougir. Le couple s’embrassa avec passion devant leurs yeux. Personne ne voulut briser cet instant pour rien au monde. Cependant, Mitsuki ne pouvait s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en les voyant tous les deux. Elle repensait à Robin. Elle espérait pouvoir connaitre un jour un amour similaire à celui de Luigi et Daisy. Deux âmes sœurs.
Ces derniers les quittèrent bientôt pour reprendre leur promenade. Les deux compères, en revanche, ne bougèrent pas d’un pouce.

- Je vais devoir partir d’ici peu, annonça Mitsuki. Retourner à la métropole.

- Vraiment ? Vous ne voulez pas rester un peu plus longtemps ?

- Non. Des gens auront surement besoin de moi là-bas. Je ne peux pas les abandonner.

- La diplomatie, hein ?

- Non, être gardienne. Protéger les gens contre des personnes comme le maire.

Il s’approcha d’elle et la regarda de ses yeux de braise.

- Vous aurez peut-être besoin d’aide.

- C’est gentil mais je crois pouvoir m’en sortir. Et puis, j’ai la dague de Robin avec moi maintenant.

- Oui en effet vous l’avez. Voyez-vous un inconvénient à ce que je vous accompagne ? Je n’ai jamais vu la métropole.

Mitsuki fit un pas en arrière. Elle commençait à avoir peur.

- Pourquoi cherchez-vous à rester avec moi ?

- Je ne sais pas. C’est juste que…j’aime être avec vous. Vous êtes quelqu’un d’intéressant. Vous voir dans mes pensés me réchauffe le cœur et me redonne espoir. Je crois que je suis en train de tomber amoureux de vous.

La jeune femme resta pétrifiée de terreur. Elle n’arrivait pas à bouger. Comment peut-il dire une chose pareille ? Il ne devait pas penser ce qu’il disait. Elle refusait d’y croire. Et même si elle avait trouvé les plumes de Robin attrayantes par le passé, elle ne devait pas se servir de Cyornis comme remplaçant afin de soulager sa peine.
Alors que l’oiseau approchait son bec, elle se réveilla de sa torpeur et déposa ses mains sur les épaules de ce dernier. Il la regarda avec curiosité.

- Je ne peux pas, avoua-t-elle. C’est trop tôt. Robin et moi, nous étions très proche. Ma perte est encore trop récente et je ne peux m’imaginer être avec quelqu’un sans avoir l’impression de le trahir.

- Je comprends. C’était impétueux de ma part. Je vous prie de m’excuser.

- Je vous pardonne. Je vais rentrer à l’hôtel.

De ce fait, elle se retourna, fit quelques pas mais rebroussa vite le chemin.

- Que ce soit bien clair entre nous. Je ne peux pas sortir avec vous maintenant mais cela ne veut pas dire que nous pouvons faire plus ample connaissance et devenir amis.

- Et ensuite.

- Ensuite…le temps nous le dira. Tu viens ?

- J’arrive, gloussa-t-il.

Ils prirent alors tous les deux la direction de l’hôtel.
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Il y a un terme technique pour quelqu’un qui confond les avis d’un personnage d’un livre avec ceux de l’auteur. Ce terme est idiot Stephen Michael Stirling
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scunindar
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Re: Volcardent

Message par scunindar »

Voilà un très bon chapitre pour conclure cette excellente fic ! Mitsuki et l'hybris qui se mettent enfin d'accord, bigre. En même temps c'était clair qu'il fallait donner une bonne leçon à cet ignoble maire. Image Bravo à diplomate Mitsuki.

Bigre Cyornis est ma foi très direct, il n'a pas froid aux yeux. (En même temps ils sont de braise... :hum: ). En tout cas c'était bien sympa d'amener ça avec Luigi et Daisy. (Pauvre Luigi).

Bon du coup... c'est quand la prochaine fic ? :siffle:
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