L'héritage

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Mady
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Re: L'héritage

Message par Mady »

Hein ? Un chapitre ? Mais oui c'est un chapitre.

Chapitre 4 :

Peach sentit un frissonnement lui traverser le corps à la seconde où la vague de magie apparue. Daiki l’a senti également. Il croisa le regard de la princesse qui semblait chercher un début de réponse à ce phénomène peu commun. Il détourna les yeux comme honteux. Par pur instinct et habitude, la princesse pensa de suite à Bowser mais se ravisa aussi vite que cette idée lui était apparue. Certes, il était habituel pour leur vieil ennemi d’utiliser la magie lors des rapts mais depuis la grossesse de Peach et l’arrivée des jumeaux, les invasions avaient pris une tournure plus organisée et moins imprévisible qu’auparavant. Si c’était vraiment le roi des Koopas, il aurait pris la peine de prévenir quelques jours à l’avance.
Voyant le visage tendu de sa bien-aimée, Mario se mit en garde devant le prince et quand il vit que ce dernier détournait le regard, son sang ne fit qu’un tour.

- Qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? cria-t-il de colère.

Le père de Mitsuki ne répondit pas et se contenta de regarder dans le vide, ce qui mit Mario hors de lui. Si cette enflure venait à mettre sa femme et ses garçons en danger, il ne donnait pas cher de sa peau. D’un geste de pure haine, Mario le prit par le collet et le cloua au mur afin de faire réagir l’homme mais ce dernier resta impassible.

- Réponds-nous !

- Mario ! réprimanda Peach en voyant son mari perdre le contrôle de ses émotions.

Sa réprimande ne fonctionnant pas, elle mit sa main sur l’épaule de son mari et tenta de le calmer en lui parlant doucement. Ce fut une réussite car, après quelques instants, Mario relâcha son étreinte du cou de Daiki. Le problème étant réglé, Peach pouvait réfléchir à un plan de défense. Elle alla en direction de ses gardes Toads postés à l’entrée de son bureau :

- Ordonnez l’évacuation du château ! Que tout ceux capables et en état de se défendre tiennent le terrain le temps d’évacuer tous les citoyens. Connecter tous les tuyaux à Fort Dragon.

- Fort Dragon !? fit Mario interloqué par la décision de sa princesse. Peach tu ne penses pas…

- Si je pense Mario, coupa Peach. Nous avons besoin d’un point de retraite. Ne t’inquiète pas, je partirais en premier avec les garçons et je lui expliquerais la situation tandis que tu t’occuperas de l’intrus.

- Hum, je ne suis pas rassuré mais j’ai confiance en tes décisions. Tu peux compter sur moi.

Peach le remercia et partit avec un de ses gardes tandis que l’autre prenait la direction opposée afin de faire diffuser l’information dans tout le château. Mario se tourna avec le père de Mitsuki qui n’avait pas bougé de toute la conversation. Si lui et le mage étaient de mèche, il valait mieux ne pas le quitter des yeux. Toutefois, une question ne cessait de démanger le moustachu.

- Pourquoi faites-vous cela ?

- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler.

- Ne jouez pas l’imbécile ! Vous avez l’air bien au courant de ce qui se passe à l’extérieur. Alors je vous repose la question. Pourquoi ?

- C’est pas vos oignons !

Daiki ne voulait pas lui répondre. S’il avait des explications à donner, elles seront à sa fille. Une colère invisible à l’œil nu commençait à se répandre à l’intérieur de ses veines comme du givre par une nuit d’Hiver. Ce gros lard moustachu lui sortait par les yeux. Son air supérieur et sa volonté de vouloir tout contrôler. Tant pis pour lui, il l’avait bien cherché.
Daiki analysa son environnement et mit son plan d’évasion en marche. Il se mouva légèrement sur la gauche. Mario, en combattant expérimenté, ne lâcha pas sa cible des yeux et se déplaça lui-même rapidement sur la droite. Croyant que son adversaire voulait sortir, il lui bloquait le chemin vers l’unique porte de sortie. Ce mouvement lui coûta cher. Les yeux rivés sur son ennemi, Mario tournait le dos à une chaise en bois accostée à la porte du bureau.
Simulant une attaque frontale, Daiki fit sortir des racines du sol que le plombier s’empressa de faire disparaître. Il s’apprêta à riposter quand ladite chaise lui sauta dessus. Ses accoudoirs s’allongèrent et emprisonnèrent ses bras, le forçant à se caler au fond du siège. Il tenta de se dégager mais le bois avait repris son aspect massif. Le prince marcha tranquillement vers lui comme pour le narguer. Il se délecta du regard de haine que lui lançait le fameux héros du royaume.

- Vous savez, dit ce dernier, je pensais que vous alliez comprendre ma situation. Vous avez deux petits garçons et vous feriez tout votre possible pour qu’il ne leur arrive rien. C’est exactement ce que je suis en train de faire pour ma fille.

- En vous alliant à la personne qui veut la tuer ?

- Le conseil ne l’aurait jamais laissé en vie. En revanche, le mage se veut conciliant et accepte de lui laisser la vie sauve si elle rend ses artefacts au monde auxquels ils appartiennent.

- Et vous pensez sincèrement que Mitsuki va vous les remettre gentiment ? Cette fille est un électron libre. Elle est imperméable à l’autorité.

- Je suis son père, elle m’écoutera. J’en suis certain.

- C’est mal la connaitre.

- Assez ! J’ai assez perdu de temps avec vous. Je pourrais vous tuer sur le champ mais j’ai un travail plus important à réaliser. Le mage voudra surement vous régler votre compte personnellement.

Sur ces paroles, Daiki sortit du bureau en laissant Mario se débattre contre une chaise réticente.

De l’autre côté du château, Luigi et petit Luigi se précipitaient vers les remparts afin de localiser le point d’impact de la vague magique. Elle ne fut pas difficile à trouver. Un énorme trou noir inversé était apparu là où elle avait frappé. L’abysse s’agitait comme en proie à une réaction chimique. La solution violacée se mit à se mouvoir violement. Personne ne fut étonné quand elle explosa. Une première explosion se produisit, relâchant un vent si violent que nos trois compères sentirent son souffle puissant depuis les remparts.
Cyornis claqua nerveusement le bec : l’air était chargé de magie. La situation devenait dangereuse de seconde en seconde. Cet amas de mana diffusait à présent un brouillard de poussières violettes. Rasant le sol, ce dernier fut le responsable des cris de panique des habitants de Toadville qui tentaient désespérément de s’éloigner au plus vite de la zone de danger. Hélas, pour les plus proches du sinistre, leurs petites jambes ne furent pas assez rapides. Les fumées les rattrapèrent, puis, comme dotées de matière solide, elles s’accrochèrent à eux pour les faire tomber. Elles happèrent nombres de citoyens dont les hurlements s’éteignirent une fois leur corps englouti par les fumées.
Sous cette vision d’horreur, le visage de Luigi perdit de sa couleur, les plumes de Cyornis se rabattirent sur sa tête alors qu’il prenait un petit Luigi tremblant sous son aile.

- Il faut partir, maintenant, ordonna Cyornis.

- Mais…mais mon frère, la princesse ? balbutia Luigi.

- Je pense qu’ils sont au courant et qu’ils procèdent en ce moment même à l’évacuation. Il faut qu’on s’en aille.

- Non ! Je ne partirais pas tant que je ne saurais pas mon frère et sa famille en sécurité.

- Et bien fais comme tu veux, vociféra l’oiseau. J’étais juste venu vous prévenir et ramener petit Luigi auprès de Mitsuki.

Il déploya ses ailes et se mit à genoux. Petit Luigi hésita un instant à monter mais finit par s’accrocher au dos du piaf.

- Un conseil, dit Cyronis en se relevant. N’allez pas à l’affrontement. On ne connait pas l’étendu de sa magie, ni ce qu’elle fait. Contentez-vous juste d’évacuer le plus de monde possible.

- Parce que tu crois que je suis le genre à aller foncer dans le tas sans réfléchir ?

- Non mais ton frère oui.

Sur ces mots il s’envola haut dans le ciel, prenant bien soin d’éviter les fumées noires dégagées par les habitations en feu.

De l’autre côté du château, le susnommé frérot avait enfin réussi à s’extirper de sa prison en bois. Mario fulminait de rage, prêt à en découdre avec n’importe quel ennemi qui se présenterait devant lui. Sa colère était telle que des petites flammèches apparaissaient entre ses doigts.
Il arriva dans le Hall où une foule d’habitants s’étaient amassée afin de pouvoir emprunter la seule voie d’évacuation disponible. Une tension palpable se ressentait, les gardes tentaient de calmer les gens tandis que des enfants pleuraient de peur. Il chercha sa femme dans cet océan de champignons apeurés. Il l’a reconnu facilement, affublée qu’elle était de sa robe rose et l’a rejoint aussitôt.

- Les garçons ? demanda-t-il.

- Déjà partis.

- Bien.

- Le prince ?

- Il m’a échappé, grogna le plombier. J’avais des soupçons et ils se sont révélés juste : il travaille avec le mage.

- Voilà une nouvelle qui risque d’attrister Mitsuki.

Mario se tut à la remarque faite par la princesse. Il valait mieux ne rien dire car il connaissait sa bien-aimée. Si elle avait vent des raisons pour lesquelles le prince acceptait de collaborer avec le mage, elle refuserait de partir avant de lui avoir fait changer d’avis. Elle serait alors en danger et, ça, il ne pouvait le permettre.
Quelques instants plus tard, alors que l’évacuation battait son plein, il vit du coin de l’œil une silhouette verte approcher. Son frère venait de le rejoindre.

- Luigi, salua Mario une fois que le jeune plombier les a rejoints. Où est petit Luigi ?

- Il est parti avec Cyornis. Ils vont rejoindre Mitsuki.

- Cyornis ? Le petit ami de Mitsuki. Est-ce cela signifie que Mitsuki est au courant ?

- Apparemment oui car c’est elle qui a demandé à Cyornis de venir chercher petit Luigi et nous prévenir.

- Je ne serais pas contre une petite conversation avec Mitsuki. J’aimerais savoir comment elle a eu vent de cette attaque.

- Cyornis ne l’a pas mentionné.

- Mmh, j’espère juste qu’ils vont nous rejoindre plus tard. J’aimerais avoir un compte rendu complet avant de m’embarquer dans une contrattaque.

- Sérieux frérot !? On est en train de subir une invasion et tu réfléchis déjà à ça ?

- Silence vous deux, ordonna Peach. Vous entendez ?

Les deux frères se turent et tendirent l’oreille. C’était les bruits d’une foule venant de l’extérieur et elle semblait se rapprocher. Mario et Luigi pâlirent. D’où venait cette foule ? Les fumées avaient pourtant fait taire les cris de ses victimes. Les trois adultes se précipitèrent au balcon royal. Le spectacle leur glaça le sang.

Des centaines de Toads s’avançaient vers le château visiblement en colère. Torches et piques se dressaient aléatoirement dans cette masse haineuse. Leur peau devenue blanche était recouverte de veines violettes. Ils n’avaient pas été tués, ils avaient été contaminés.

- Barricader les portes du château ! cria la princesse.

- Mais…les autres votre altesse, bafouilla un des gardes.

- On ne peut rien faire pour eux pour l’instant. Ils sont déjà contaminés.

Les gardes se précipitèrent dehors afin de faire barrage à la foule en colère. Des poutres furent amenées pour bloquer les portes que les soldats tentaient désespérément de garder closes.

- A mort ! pouvait-on entendre derrière les murailles.

- Qu’on pende la princesse ! renchérit un autre.

Des jets de pierres suivirent les acclamations. Les portes furent prises de soubresauts ; quelqu’un avait d’apporter un bélier.

- On ne pourra pas tenir très longtemps ! s’exclama le chef des gardes. Fuyez princesse !

Peach, Mario et Luigi rentrèrent rapidement à l’intérieur du château. Ils s’aperçurent avec soulagement qu’il ne restait plus personne dans le hall.

- L’évacuation est presque terminée votre grâce, déclara un Toad.

- Parfait, souffla Peach. Mais hâtez-vous. Les portes ne tiendront plus longtemps.

Ils se dirigeaient tous vers la salle des tuyaux quand un horrible craquement de bois se fit soudain entendre. Des cris de bagarre le succédèrent. La porte avait cédé. Ils ne leur restaient que quelques minutes.

- Vite, cria Mario aux derniers Toads encore présents.

Luigi courait avec le groupe en direction de la salle des tuyaux. Il passa devant les grandes vitres dont la vue donnait sur la cour et ne put que s’arrêter devant l’affreux paysage. Des gardes tentaient sans succès de contenir la foule mais leur nombre diminuait de seconde en seconde. Un citoyen agrippa un garde, le renversa et lui mordit le chapeau. La morsure diffusa dans la plaie un liquide violet qui se propagea comme un poison tandis que le soldat hurlait de douleur. Le Toad contaminé ne le lâcha que lorsque la transformation fut complète. Devant cette scène d’horreur, l’estomac de Luigi fut tout retourner et ses yeux ne lui laissèrent aucun répit quand ils lui montrèrent un détail qui empira son mal être. Le Toad en question portait une salopette d’ingénieur similaire à celle des travailleurs dans la salle des tuyaux. Il n’eut pas le temps de réfléchir en profondeur à ce détail car quelqu’un le tirait fermement par la chemise.

- Ce n’est pas le moment de paniquer Luigi, dit le responsable qui n’était autre que son frère.

Et il avait bien raison car le chaos se propageait de manière pandémique. Ils arrivèrent dans la salle des tuyaux.

- Il ne reste plus que vous princesse, déclara le seul Toad qui restait.

Elle acquiesça, lança un dernier regard à son mari et sauta dans le tuyau. Le Toad fit de même. Ne restait plus que les deux frères.

- Après toi Luigi, fit Mario.

Mais Luigi ne bougea pas. Le Toad en salopette lui hantait la tête. Même contaminé, sommes-nous sûrs que celui-ci soit incapable de faire fonctionner le système de plomberie ? Il était trop risqué de partir sans verrouiller l’accès de leur fuite. Sinon toute cette évacuation ne servirait à rien. Il devait faire quelque chose.

- Luigi ? hésita Mario.

- Désolé frérot, murmura Luigi.

Sans crier gare, Luigi poussa violement son frère qui tomba à la renverse dans le tuyau. Ses mains se chargèrent en électricité et libérèrent une salve bleue vers les commandes, empêchant toute entrée et sortie du château. Les lampes de la salle explosèrent, le laissant seul dans le noir et la cacophonie produite derrière la porte.
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Re: L'héritage

Message par Creatu »

Très très très bon chapitre, je dirais même que celui-ci est plus réussi que le précédent (une chose rare dans le milieu de la littérature amateur, "fanfiction"). Je suis impatient de connaître l'identité de l'individu qui inspire tant de crainte à ce cher Luigi.

Cependant, je souhaiterai ajouter que en français parisien, la distinction dans les syllabes non accentuées est déjà perdue. Dans les syllabes ouvertes accentuées et dans les syllabes fermées accentuées avec /z/, on prononce toujours /o/[4]. En français méridional, la distinction est absente dans les syllabes fermées. On trouve également la distinction en français de Belgique et de Suisse.
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Corbeau
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Re: L'héritage

Message par Corbeau »

C'est vraiment PAS MAL dis donc, :yeah:
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Mady
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Re: L'héritage

Message par Mady »

Merci pour les encouragements lovee
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Re: L'héritage

Message par Creatu »

lovee lovee lovee lovee lovee lovee lovee lovee lovee lovee lovee
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Mady
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Re: L'héritage

Message par Mady »

Chapitre 5 :

Alors que le chaos régissait le château de la princesse, une toute haute histoire se déroulait au même moment dans le lugubre manoir des Boos. Sous leurs pieds inexistants, dans les espaces les plus profonds de la résidence, des bruits de pas résonnaient dans les souterrains. De la lumière, émise par une faible lueur, illuminait la silhouette de deux personnes. L’une d’entre elles avait le regard vraisemblablement perturbé. Il s’était passé plusieurs heures depuis les aveux d’une mère à sa fille sur un passé que Mitsuki essayait encore digérer. D’après sa mère, la fidélité des Boos à la couronne a été complètement acquise que parce que Miuna s’était marié avec le prince. Il y eu aussi la révélation que sa mère était une gardienne, et bien entendu, l’existence dans ce monde d’une troisième pierre thaumique. Mitsuki savait qu’elle devait se montrer compréhensive. Après tout, elle n’était qu’une enfant lorsque sa famille était parti de ce monde. Mais elle ne pouvait s’empêcher d’être frustrée de ne pas avoir été mis au courant.

Tout lui restait coincé en travers de sa gorge. Des questions défilaient dans sa tête. Des picotements se firent soudainement sentir au niveau de son œil droit. Elle se gratta la paupière comme pour retirer une poussière. Cette sensation ne lui disait rien qui vaille. Elle se souvenait que trop bien de ce qui s’était passé au terminal de ces couloirs. Une petite voix ne cessait de lui répéter en boucle une hypothèse. La jeune gardienne voulait avec force qu’elle soit fausse. Sa conscience s’était d’ailleurs mis à s’engueuler violemment avec. Si cette dernière avait été en possession d’un corps, elle se serait sûrement jetée sur cette voix juste pour la faire taire. Pourtant, même si sa raison refusait de faire son travail, ses yeux ne pourraient nier ce qui allait se passer devant eux.
Les deux femmes arrivèrent devant une porte. Au son grinçant que les gonds produisirent, elle n’avait sans doute pas été ouverte depuis une décennie. Elles entrèrent finalement dans une immense salle abandonnée. Étant venue de nuit, Mitsuki pouvait à présent admirer l’architecture faite de pierres vieillissantes. De la végétation avait fendu le dallage et emplissait l’espace de petites tâches vertes. On aurait dit l’intérieur d’une église en ruine.
Miuna et Mitsuki s’arrêtèrent au centre de la pièce.

- Kuro, appela Miuna.

Soudain, les ombres assombrirent et se rapprochèrent vers le centre de la pièce. Elles se rassemblèrent et se modelèrent en une forme doté d’un crochet et d’un regard de braise. Mitsuki se sentie submergée par une vague de terreur. La première créature qu’elle avait combattue se dressait devant elle et sa mère, comme si sa défaite et une décennie passée n’avaient rien changé à son être. Sans apercevoir le trouble dans les yeux de sa fille, Miuna tendit sa main vers l’esprit ténébreux comme si elle avait l’intention de le caresser. La créature allongea alors sa tête composée de fumée et la tordit comme pour répondre à ce geste. Sa tête rentra en contact avec la main de Miuna. Une senteur magique apparut dans l’air, puis une clochette sonna. La créature s’enroula alors affectueusement autour de sa maitresse. D’un coup de poignet, cette dernière obligea le démon à concentrer sa forme gazeuse dans le creux de sa main. Sous la pression, la matière se transforma. Elle passa rapidement d’un état gazeux à un état liquide, pour finir sous une forme solide. A la vue de la forme qu’avait prise la matière, la réalité frappa Mitsuki d’un coup de pelle et lui fit perdre ses moyens. Une pierre en forme de lune trônait dans la main de sa mère. Elles étaient parties à la recherche de la pierre de lune, elles l’avaient trouvé.



Une surprise tout autre attendait le roi des Koopas. Dans son château, en pleine réunion avec ses généraux, Bowser travaillait les points de sa prochaine invasion du royaume Champignon.

- Bon, dit-il, je crois que nous pouvons être d’accord ; nous avons l’avantage dans les airs grâce à notre armée aéronavale. Nous disposons d’une excellente flotte avec des soldats compétents.

Les généraux ne purent qu’acquiescer devant les paroles de votre chef. Bowser, cependant, frappa du poing la table et rugit.

- Ce n’est pas assez ! Nous nous reposons trop sur cette tactique. Les autres unités sont des incompétents. Si les Toads venaient à découvrir un point faible à notre force aérienne, nous ne serons plus en mesure de capturer la princesse.

- La capturer, oui, mais la garder…murmura un Koopa dont la moustache partit en cendres sous le souffle cuisant du roi.

- Justement ! grogna Bowser, comprenez-vous que les deux vont de pairs !? Notre puissance aérienne nous permet de la capturer mais le reste de l’armée est médiocre ! C’est pourquoi, je propose qu’on se concentre à améliorer notre puissance terrestre. Et pour bien vous motiver, la prochaine capture se fera par voie terrestre. Mario ne s’attendra jamais à ça ! MOUHAHAHA !!!!

- Roi Koopa, cria un Maskass entrant avec fracas dans la salle.

- GRAAHH !!! rugit le roi devant son sujet irrespectueux. Vermisseau ! Comment oses-tu interrompre une réunion aussi importante !

- Je…Mon roi, la princesse…

- Quoi la princesse !?

- La princesse Peach est dans le château !

Devant cette nouvelle, des murmures se firent entendre autour de la table. Le roi Koopa lui-même demeurait déconcerté. De toutes ses escapades avec la princesse, jamais elle n’avait accepté volontairement de venir dans son château. Quelque chose clochait.

- Soit, je ne vais pas faire attendre la princesse plus longtemps, répondit Bowser. Messieurs, nous suspendons la séance, mais que cela n’empêche pas de faire votre boulot ! Je veux des résultats !

- Oui roi Bowser ! s’exclamèrent en chœur ses généraux.

Bowser se leva, reniflant avec dédain avant de suivre le Maskass qui semblait impatient de terminer son service. Ce dernier n’avait d’ailleurs pas menti, la princesse Peach était là…accompagnée de ce qui semblait être la toute population de Toadville. Tous s’étaient regroupés dans le grand hall, surveillés de près par les Koopalings et des soldats. Ceux-ci les regardaient d’un air à la fois confus et méfiant. Lorsque Bowser arriva, ils tournèrent la tête vers leur monarque, attendant ses ordres. Le roi Koopa s’avança vers Peach qui se dressait avec dignité devant ses sujets. Ses deux petits, impressionnés par le monstre devant eux, tentaient de se cacher dans la robe de leur mère.

- Princesse Peach, grogna-t-il poliment, que me vaut l’honneur de votre visite ?

- Roi Bowser, je suis navrée d’arriver à l’improviste avec tous mes sujets. Mais le royaume champignon vient de subir une violente invasion.

- Hein !? Pourtant je n’ai donné aucun ordre d’invasion !

Bowser regarda ses sbires comme pour y trouver un quelconque dissident.

- N’ayez crainte, affirma la princesse. Vos sujets ne sont pas responsables de ce qui est arrivé.

- Alors qui ! Qui ose user de mes méthodes ?!

- Un mage venant du même monde que Mitsuki, répondit une voix derrière la princesse.

Bowser leva les yeux vers cette voix et reconnu son ennemi juré. Les Toads laissèrent passer Mario, visiblement en colère. Certains poils de sa moustache avaient été brûlés par l’électricité lors de sa chute dans les tuyaux.

- Le père de Mitsuki travaille pour lui, ajouta-t-il avec dégoût.

- Tu es sûr de ce que tu racontes Mario, demanda Peach.

- Affirmatif, il me l’a avoué face à face.

- Pauvre Mitsuki. Quand elle va l’apprendre. Mais…Mario, où est Luigi.

Le corps de Mario se tendit en entendant le prénom de son frère. Luigi, pourquoi as-tu fait ça ? Qu’avais-tu en tête, pensa-t-il, ne trouvant aucune réponse à sa question.

- Il est resté là-bas, murmura Mario. Laisse-moi le temps de monter une escouade et je vais le chercher.

- Une minute tous les deux ! coupa Bowser. J’exige un récapitulatif précis de ce qui s’est passé. Je ne comprends rien !



Tandis que Peach racontait au roi Koopa ce qu’il s’était passé, Mitsuki et sa mère étaient remontées des catacombes du manoir. Dans le salon, Cyornis attendait leur retour avec petit Luigi. Le ventrardent rectifiait avec soin la position de plusieurs morceaux de charbon rouge vif dans la cheminée de façon à ce que cela ressemble à un nid. Une fois satisfait, il déposa délicatement son œuf. Petit Luigi regardait avec attention cette forme de vie nouvelle à ses yeux. Il était au courant de ce que les adultes appelaient ‘les oiseaux et les abeilles’, il avait déjà vu des Yoshis pondre des œufs mais jamais un lézard n’y aurait mis le feu.

- Est-ce que vous et Mitsuki vous avez…commença petit Luigi.

- Non, coupa sec Cyornis, comprenant où le garçon voulait en venir.

- Ok. Hum, du coup, c’est le vôtre.

- Non, adopté.

Petit Luigi ne put poser plus de questions car la porte du salon s’ouvrit. Deux femmes entrèrent, dont une rigolait de la situation de l’autre, suivis par le roi Boo.

- Hahaha, riait Miuna. Oh, allez Mitsuki, ne fait pas la tête.

Mitsuki, qui avait auparavant la mine consternée, jeta un regard noir à sa mère. Celle-ci ne fut pas le moins du monde offensée. Roi Boo ferma la porte derrière elles, un sourire au visage et la langue tirée. Cyornis prit gentiment sa compagne par les épaules.

- Qu’est-il arrivé ? lui demanda-t-il, la voyant troublée.

- Me suis fait avoir, mâchouilla Mitsuki entre les deux.

- Pardon, j’ai pas compris.

- Je me suis fait avoir ! explosa finalement sa moitié. 10 ans ! 10 ans où j’aurais pu avoir un foutu avantage stratégique ! Pendant 10 ans il y avait une pierre thaumique juste sous mes pieds ! 10 ans depuis que j’ai résolu cette énigme stupide !

- Stupide !? répliqua Roi Boo comme si on l’avait insulté. Je vois débarquer une fille qui ressemble à sa mère et portant le katana de son grand-père. Comment j’aurais pu savoir que t’avais perdu la mémoire ? J’ai seulement compris qu’au moment où tu as attaqué Kuro !

Mitsuki soufflait par à-coup par le nez tentant de se calmer. Son hybris agitait ses chaînes répétant avec joie et inlassablement l’ironie de sa situation. Cyornis lui massait les épaules, espérant que ça ait un quelconque effet. Elle reprit finalement le contrôle de ses émotions.

- D’accord, dit-elle. Je m’excuse. C’était déraisonnable de ma part.

- Je préfère ça, lança le Boo.

- Quoi qu’il en soit, cela reste une bonne nouvelle. Nous avons une pierre de plus en notre possession.

- Oui mais je ne suis pas sûre que ce soit assez pour le vaincre, ajouta Miuna



Pendant ce temps, au château appartenant auparavant à la princesse Peach, un homme moustachu rampait dans un labyrinthe de conduits d’aération. Transpirant par tous les pores de son corps, Luigi avançait avec difficulté. Il avait eu chaud, encore une fois. A peine avait-il avaler un mini-champi que la porte de la salle d’opération s’était ouverte avec fracas, lui laissant seulement le temps de se cacher derrière un pan de panneau de commande. A présent, toujours dans sa forme mini, il essayait tant bien que mal à se diriger à l’aveugle en direction de la salle du trône. Il les avait de nombreuses fois fixé lors des longues et ennuyantes réunions auxquelles il avait assisté avec Mario. Si le mage et Daiki étaient encore dans le château, il y a de fortes chances qu’ils se soient installés à cet endroit. Il jeta un œil à une grille sous ses pieds. Il reconnu le couloir. Parfait, au prochain virage il prendra à droite. Quelques mètres plus loin, il entendit la voix de deux hommes en train de discuter. Il s’allongea et écouta :

- Très sincèrement, je vous remercie mon cher Daiki de m’avoir facilité le travail, dit une voix que Luigi ne reconnut pas. Sans vous, cette victoire se serait terminée avec beaucoup plus de sang.

- Dois-je vous rappeler que j’ai également des intérêts dans cette affaire, Katsuo ?

- Naturellement. Je tâcherais de me souvenir de votre aide lorsque je rencontrerais votre fille. Par ailleurs, a-t-on des nouvelles la concernant ?

- Pour l’instant elle a montré aucun signe de vie. Je me suis permis de déployer vos éclaireurs.

- Parfait. J’aimerais en savoir plus sur nos potentiels alliés ou ennemis.

- D’après mes recherches, une tortue cracheuse de feu possède une armée au sud du royaume. Il y a eu de nombreuses interactions entre lui et l'actuelle souveraine du Royaume Champignon. Cependant ses multiples tentatives réussites mais infructueuses me laissent sur le point perplexe. J’hésite entre de l’obstination doublée de médiocrité ou à un jeu relativement bizarre en ces deux-là. Je suggère pour le moment de surveiller ses mouvements. Concernant les ventrardents, les Boos et les Piantas, ils ne sont pas en quantité suffisante pour représenter une menace. De plus, même s’ils disposent d’une résistance à l’énergie thaumique, les ventrardents sont à présent au-delà des mers.

- Et bien, tout cela s’annonce prometteur.

- Je souhaiterais pour finir de vous avertir au sujet de l’époux de la princesse. Il semble disposer d’une détermination à toute épreuve. Il serait sage de s’attendre à une contre-attaque de sa part.

En entendant les derniers mots de Daiki, le cœur de Luigi ne fit qu’un bond. Il priait pour que Mario ne fasse pas de gestes irréfléchis. Hélas, au vu de la situation, sa prière tomba dans une oreille sourde.
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scunindar
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Re: L'héritage

Message par scunindar »

Roi Boo Image

Il était temps que je me remette à la lecture de l'Héritage :D:

Les deux chapitres étaient très plaisants à lire, c'est super. Le père de Mitsuki allié au mage, nous voilà bien. La mère de Mitsuki est-elle au courant :hum:
Et qui eut pensé à cette localisation pour la pierre lune, bigre...
Le passage avec Bowser était sympa aussi.
- Non, adopté.
Voilà donc la réponse à la question que je me posais y'a deux ans :o:


Vivement la suite, que je lirai plus rapidement, promis :confu:
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